Faut-il se précipiter au Musée d’Art Moderne de Paris pour voir Basquiat avant la fermeture de l’exposition le 30 janvier ?
Oui, oui, et re-oui ! (mais prenez votre billet à l’avance si c’est encore possible, ça vous évitera 2 heures de queue).
Clairement, je n’aime pas la peinture de Basquiat, ces tableaux qui crient, violents, agressifs, empreints de souffrance et de fébrilité, souvent proches du graffiti, pas du tout dans mon univers esthétique.
Mais cette peinture reconnaissable au premier coup d’oeil a une force et une énergie incroyable, des couleurs souvent flamboyantes, un côté à la fois enfantin et spontané, mais également underground et provocateur, qui ne peuvent pas laisser indifférents.
« Pour celui qui ne va pas souvent voir de la peinture, ça peut être un choc. »
(une visiteuse le 9 janvier)
La rétrospective en cours au Musée d’Art Moderne regroupe plus d’une centaine de toiles de Basquiat qui permettent de mieux comprendre son œuvre selon un parcours chronologique. La plupart des toiles est issue de collections particulières et une telle exposition ne se reproduira pas de sitôt. Elle est immanquable, car on est face à un mythe de la peinture contemporaine, d’une importance considérable dans l’histoire de l’art du vingtième siècle. Immanquable et indispensable car, comme disait cette visiteuse, c’est un véritable choc. Le choc de découvrir en un seul lieu la cohérence et l’aboutissement du travail d’un artiste génial, au travers de toiles habituellement éparpillées dans le monde.
L’histoire de Basquiat, c’est un parcours fulgurant, les tags de « SAMO » dans les rues de New York à 17 ans, la célébrité à 22 ans, une œuvre considérable produite pendant 10 années très prolifiques, marquée un temps par sa collaboration avec Andy Warhol, mais encore et surtout par la consommation de toutes sortes de drogues (addiction probablement instrumentalisée et entretenue par certains de ses marchands, soit dit en passant). Une auto-destruction que l’on devine dans ces toiles torturées, ces visages aux dents carrées ou grillagées, ces corps dont l’intérieur est exposé, la mort qui rode. Un artiste hors normes qui criait sa douleur de vivre et sa colère dans sa peinture.
Jean-Michel Basquiat. Untitled, 1981.
© Jean-Michel Basquiat Estate / Artists Rights Society (ARS), New York/ADAGP, Paris.
Jean-Michel Basquiat, peintre new-yorkais d’origine portoricaine et haïtienne, est mort à 27 ans en 1988 d’une overdose. Il aurait eu 50 ans cette année.
tu en parles très bien ! merci pour ces informations; je connais Basquiat de réputation et j’aurais bien aimé visiter cette expo mais ça ne me sera malheureusement pas possible-dommage- à moins qu’elle ne soit visible en Belgique prochainement ??
Je crains avoir lu que l’exposition serait démantelée après Paris.
Je n’irai pas à Paname exprès mais je comprends que ça ne laisse pas indifférent.
Merci pour cet excellent compte-rendu 😉
Dommage, on aurait pu se voir 😉
Ce sera pour une prochaine fois !
J’ai visité cette exposition, l’an dernier à la fondation Beyeler à Bâle (magnifique lieu !). J’y étais allée en traînant les pieds et en suis ressortie enthousiasmée ! Vous en rendez très bien compte. Merci !
Merci Annie (et j’irai certainement un jour à Bâle, il y a tellement d’excellentes expositions là-bas au Kunstmuseum ou la fondation Beyeler, sans parler d’Art Basel !)