Petites déceptions picturales

La fondation Gianadda présente actuellement à Martigny une rétrospective des toiles réalisées par Nicolas de Staël entre 1945 et 1955, 10 années fastes pendant lesquelles il a oscillé entre abstraction et figuration, des paysages méditerranéens au Grand Concert inachevé de 1955, en passant par les 24 toiles du match France-Suède au Parc des Princes.


Des amis à Annecy, l’occasion d’un petit week-end sympa au grand air et d’une visite culturelle pas trop loin de chez eux.

Bon, d’abord, le « pas trop loin » est relatif, il y a quand même plus de 2 heures de route entre Annecy et le canton du Valais.

Ensuite, la Suisse, que je découvrais pour la première fois, m’a déçue. Rien à voir avec les paysages idylliques d’Heidi, plutôt un gruyère d’autoroutes et de fils électriques. La prochaine fois, il faudra vraiment que j’aille en montagne (ou que j’arrête de croire aux histoires) !

Enfin, l’exposition elle-même. Je m’attendais à retrouver la magie de l’expo de 2003 à Beaubourg. Que nenni. Il y avait bien des paysages de Sicile, des musiciens (un seul tableau Les Musiciens, souvenir de Sydney Bechet – repris pour l’affiche -) et des footballeurs (une seule toile, là aussi), mais rien à voir avec mon souvenir de ces grands aplats de jaune éclatant, rouge cadmium ou bleu outremer, de la lumière qui s’en dégageait, des gris incroyables. Moitié moins de toiles, certaines très connues (Nu bleu), d’autres pas, dont beaucoup qui ne m’ont guère émue ni même intéressée.

On y voit bien sûr l’évolution de Staël vers la couleur après les années sombres de l’immédiat après-guerre. Cette matière incroyable, la pâte épaisse écrasée à la truelle, les craquelures dues à un travail bâclé aussi – plus de 300 toiles peintes dans les 6 derniers mois de sa vie -. Mais je n’ai pas ré-éprouvé le choc initial. Dommage, vraiment dommage.


 

Je suis quand même contente d’avoir fait découvrir à mes hôtes argonautes l’un des artistes européens les plus importants de l’histoire de la peinture moderne, même si ce plaisir n’a pas été unanimement partagé. Et je me suis dit que de Staël restait une des mes influences les plus fortes et, qu’au vu de ses toiles, mon perfectionniste n’était peut-être pas nécessaire. Et puis il faisait beau, la balade en forêt dimanche matin était très agréable, peu avant l’orage qui a tout rafraîchi.

Un bien joli week-end. Mais la prochaine fois, j’irai plutôt à Lausanne, voir Hopper à L’Hermitage.

1 commentaire pour Petites déceptions picturales

  • Je suis allée une fois à la fondation Gianadda. Je me souviens que ça m’avait intéressé (mais pas assez marquée pour que je me souvienne du sujet de l’expo). Mais je me souviens des beaux paysages de montagnes donc je confirme, ils existent 😉

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